Espace Isaline Gerhard

Notice biographique

Née à Vevey le 8 mai 1924, Isaline est le quatrième enfant de Paul Gerhard et de Louise née Merle d’Aubigné. Parisienne d’origine, sa mère – qui tenait à ce qu’on prononce son nom « Gérard » ! – fut longtemps présidente de la section de Vevey de l’Association vaudoise pour le Suffrage féminin. La petite Isaline voit construire la villa familiale au 6 de la route de Blonay, maison rachetée par la commune de Vevey en 1965 et démolie en 2014.

Isaline suit le collège à Vevey, puis le gymnase de jeunes filles à Lausanne, passant son baccalauréat latin–anglais en 1943. Elle mène alors des études de laborantine médicale et travaille dix ans à Sion. Pour son emploi, elle doit connaître tant de matières qu’elle décide, à l’âge de trente ans, de poursuivre sa formation par des études de médecine (1954–1960) à Fribourg, où les jeunes femmes étaient mieux considérées qu’à Lausanne et où l’on était tenté par moins de distractions. Elle revient à Lausanne où elle soutient en 1962 une thèse en oncologie, récompensée par le prix Dr Emile Duboux.

Après avoir effectué des stages à Saint–Loup, aux maternités de Genève et de Saint–Gall, Dr Isaline Gerhard s’installe à Monthey. De 1969 à 1996, elle y exerce sa profession de gynécologue–obstétricienne, dans son cabinet et à l’hôpital. Première femme en Valais de cette spécialité, elle doit, non sans peine, y faire sa place ; son sexe lui permet notamment de recevoir les patientes des divers couvents de religieuses qui, précédemment, ne consultaient jamais… Dès 1992, elle réduit son activité, puis, à sa retraite complète, elle s’installe à La Tour–de–Peilz. Son travail, très astreignant, n’a pas empêché Isaline Gerhard d’avoir de multiples activités dans plusieurs domaines.

Pianiste, elle passe des examens d’orgue sur le tard et réussit le Certificat d’organiste d’Église (niveau II en 1991, niveau III en 1994), ce qui lui permet de tenir l’orgue à la paroisse réformée de Monthey, où elle est très active, notamment au sein du Conseil de paroisse.

Animatrice du centre œcuménique de Vassin à La Tour–de–Peilz, elle prend part durant des années, avec un petit groupe, aux prières liturgiques quotidiennes selon l’Office de Taizé. Elle suit de nombreux cours bibliques et participe à des camps spirituels avec marches en montagne. Membre du Club alpin dès sa
jeunesse, elle est, à sa retraite, responsable des excursions du mercredi. Elle accomplit des trekkings en Grèce, au Népal, dans l’Atlas marocain, au Yémen, vers Saint–Jacques–de–Compostelle.

Elle participe à des voyages culturels et religieux notamment en Arménie, en Catalogne, aussi en Allemagne du Nord pour visiter des orgues. Elle s’est toujours intéressée aux diverses formes d’art (musique, peinture, sculpture, architecture) avec une prédilection pour l’art sacré. Polyglotte – elle parlait couramment l’allemand, l’anglais et l’italien – Isaline se passionnait aussi pour la botanique.

Isaline Gerhard a passé les deux dernières années de sa vie au Phare–Elim, à quelques centaines de mètres de son appartement, où elle se rendait volontiers l’après–midi. Décédée le 31 octobre 2018, à l’âge de 94 ans, elle a reçu les derniers hommages de ses proches le 6 novembre à La Tour–de–Peilz. Femme indépendante et passionnée, elle laisse le souvenir d’une personne aux multiples intérêts, qui s’engageait à fond dans ce qu’elle entreprenait, très à l’écoute de ses patientes, de ses nombreux amis et des membres de sa famille.